LA LIMITE COMME CHEMIN

PUBLICATION

éd. espaces.regards, Bruxelles 2008

LIMITE

La « limite comme chemin » rend compte d’un acte simple: deux habitants de Bruxelles marchent pendant quatre jours au plus près de la limite de leur ville-région. Un geste poétique qui, sur une ligne tracée, invente son espace et ses passages, ses bords et ses liens.


Lundi 30 juin 2008, 11h30. Sacs au dos, nous descendons vers Flagey, inquiets de ne pas trouver l’arrêt du 366, quelque part autour des étangs. L’envie de prendre un café nous titille, mais la peur de rater le bus est trop forte. Je ressens l’incongruité de m’installer, cette fois, avec mon attirail de randonneuse à la table du Belga où presque chaque matin en citadine je m’arrête pour écrire. Devant le bus vide, en attente de son chauffeur, quelques personnes patientent. À défaut de banc, je m’installe sur le muret d’un jardinet pour grignoter un quignon de pain, à peine ai-je mangé ce matin. Jean-François trotte devant moi, déjà à son affaire, le sourire aux lèvres. Je le suis dans cette aventure, ne me rappelant plus le moment où il m’en a parlé pour la première fois, ni celui où je l’ai rejoint dans son idée. En janvier 2008 à «PROJETS», il note dans son carnet, «tour de Bruxelles avec Florence». Peut-être l’idée est-elle venue, un soir où nous nous promenions Parc Royal. Il évoquait ses futurs voyages, toujours au Moyen-Orient, j’exprimais mon malaise face à cette course exotique, alors qu’il me semblait qu’il pouvait aussi et avant tout agir, faire, réfléchir pour et sur sa ville. Il me répondit qu’il y pensait, sans savoir encore quelle forme cela prendrait. Sans doute aussi, l’actualité quotidienne depuis plus d’un an a contribué à la perception de nos frontières régionales, qui, jusqu’à présent, ne me préoccupaient guère, et dont, en vérité, je n’avais même pas conscience, traversant et flottant d’un territoire à l’autre.

Le chauffeur du TEC arrive, le journal à la main. Nos tickets bruxellois sont-ils valables sur ce réseau? Sans aucun problème, tant que vous restez dans les limites de Bruxelles-Capitale. C’est parfait, nous descendons justement sur la frontière. Mais c’est en pleine forêt! Oui et c’est bien là que nous voulons descendre. Il ne situe pas exactement l’arrêt, Jean-François lui montre l’endroit sur la carte, il nous avertira à son approche.

Nous démarrons notre périple au croisement de la frontière de Watermael-Boitsfort et de la chaussée de la Hulpe, au milieu de la Forêt de Soignes. Nous pénétrons l’humidité du bois dont l’absence de soleil révèle la subtilité des verts et des clairières. L’aventure commence. Les premiers mètres sont lents, je canarde tout signe, émerveillée par la nature. Je suis enfin dans le périple, oublieuse de tout, concentrée sur ce que je vois, obligée, après chaque arrêt de presser le pas pour rattraper Jean-François, déjà lancé dans sa marche. Naïvement, je cherche les indices de frontière, les réels, les interprétés, les projetés; flirte sur la limite invisible, mon profil droit exposé à la Flandre, mon profil gauche, centrifuge vers le coeur de Bruxelles, dont j’imagine les battements derrière la forêt dense qui la borde en son sud. Plus loin, un passage sous la route, une sortie à la périphérie de la riche campagne d’Overijse. Nous longeons les fermettes coquettes et entretenues, les prés et les champs, dérangeant deux amants à l’entrée d’un bosquet, pressés de s’échapper, chacun dans sa voiture, c’est l’heure de midi. Et puis, l’autoroute, et la lassitude qui m’envahit tout le long de la bande d’arrêt d’urgence, assourdie par le bruit incessant des voitures qui passent à nos côtés. Le silence de la forêt du Rouge Cloître nous réjouit à nouveau. Jean-François cherche la direction de ce qu’il appelle la langue, incursion étroite dans la Région flamande, sorte d’aller-retour de près d’un kilomètre, que bravement nous entreprenons. L’espièglerie des écureuils me distrait, je pense à Pierre qui lors d’une ballade se moquait de mon enchantement à chaque trace de la faune locale.

La violence des voitures me surprend à la sortie du bois. Nous guettons le point de traversée sans lâcher notre tracé, pour atterrir sur les voies de tram au carrefour de Tervuren. Arrêt sur un banc de l’Avenue du Baron d’Huart, dont le nom ravive mes souvenirs d’enfance. Devant nous, des villas en construction, un bus scolaire passe, le chauffeur nous interpelle, criant et gesticulant, il repassera une seconde fois, vociférant toujours. Et puis, la route Gouvernementale, étrange et monotone, dans son tracé rectiligne, renforcé par les haies, palissades et grilles des demeures en chien de faïence, bruxelloises pour les nombres impairs, flamandes pour les nombres pairs. Ou l’inverse. La joliesse des parterres communaux de Woluwé-Saint-Pierre, des trottoirs et passages étudiés nous font oublier de prendre des clichés.

La rue de la Limite marque notre dernière étape d’aujourd’hui. Besoin de me poser sur les trop rares bancs que nous trouvons sur notre chemin. En face, une étendue et des gosses de la Cité de l’Amitié qui jouent, les uns aux ballons sur un terrain de jeu, les autres sur l’immense pelouse. Le métro nous mène de Kraainem à Woluwé-Saint-Lambert, où Françoise nous attend pour la nuit. Demain, nous reprendrons le même tronçon de métro, repartir de la station de Kraainem jusqu’à Wemmel et poser nos sacs pour la nuit dans l’appartement de Wim, derrière les étangs.

Mardi matin 1er juillet. J’ouvre les yeux sur un ciel bleu. Du lit où je suis encore couchée, je ne vois que cela. La lumière rend le blanc du loft étincelant, elle m’éblouit. C’est un avion qui m’a tirée du sommeil. Déjà, hier soir, sur la terrasse du toit, je relève la tête à chaque passage aérien. Je ne sais pas encore que tout le matin, suivant Zaventem et Machelen, je serai saisie par l’ampleur du bruit, sa pollution, la constance qui ne laisse aucun répit. La surprise a surgi en remontant un sentier champêtre bordé de coquelicots. J’attrape l’appareil, excitée à l’idée de ce que je vais saisir, un avion frôlant le toit de tuiles, si visible, jusqu’à ce que, plus loin, au sortir du chemin, le silence rompu par les gaz à plein régime, j’observe l’attroupement des maisons, antennes paraboliques tournées comme des tournesols, les fenêtres closes. J’effacerai plus tard, toutes les photos d’avions, petits points fascinants dans le ciel bleu. Nous passons, chaussée de Louvain, devant les showrooms isolés des carreleurs, cuisinistes ou autres moyennes surfaces relégués à l’extérieur des centres urbains, tout comme les cités, dont les noms de fleurs cachent à peine le rejet. Pourtant, celle qui abrite Roses, Lauriers ou autres Diablotins m’attire par son architecture moderniste des golden sixties, avec ses grands jardins bizarrement vides, malgré les vacances et le soleil radieux. À Evere, en cherchant l’entrée du cimetière de Schaerbeek, que traverse la frontière, nous découvrons des lopins de terres cachés derrière des arbustes hirsutes, exploités en potagers clandestins. Un paillasson en forme de maison, à même la terre, m’intimide trop pour pénétrer dans l’intimité des lieux. Devant l’Otan, Jean-François demande au militaire de garde, si nous pouvons traverser le site pour suivre notre tracé. La réponse négative nous déçoit, mais ne nous surprend pas: y a rien de beau à voir par ici! Sur plusieurs centaines de mètres, nous contournons l’Otan, limitée par d’interminables fils barbelés et par une voie rapide. Sur le trottoir, nous croisons des hommes, le cheveu ras, en short et baskets, joggant sous ce soleil de plomb. Passé le ring et la zone militaire, nous pénétrons la zone industrielle de Bruxelles II, aride et minérale.

À la croisée des routes, se dresse, isolé, The Rock Vallee, lieu d’accueil des bleus de travail pendant les pauses. Bulldozers et camions regardent passer le drôle de couple que nous formons, appareils photos et plan en main. Vilvoorde s’annonce avec le canal, évènement tant attendu par Jean-François. Je pourrais presque imaginer qu’il fait tout ça pour Lui, franchir le pont-levis où voitures et camions patientent, avant de traverser. Les abords du canal, sauvages et bucoliques, tranchent avec l’industrie et les zones qui s’ensuivent. Les hauteurs se révèlent un mélange sans saveur, dominées par l’hôpital militaire et marquées par une signalétique et un aménagement pittoresques pour piétons et vélos absents du paysage. Je clopine de plus en plus, traînant la patte comme je peux. Depuis ce matin, une douleur lancinante irradie dans le pied droit. Assise sur le trottoir en ciment, je délaisse Jean-François parti explorer la Cité Val Maria lovée dans le creux de la frontière entre Bruxelles et Vilvoorde. Cette fois, des noms d’arbres remplacent les noms de fleurs. Nous nous perdons quelque peu. Des ouvriers nous renseignent, nous plaignant de marcher dans cette chaleur. Une pause-café nous fait du bien, puis l’allée des Moutons qui se jette à l’embouchure de la chaussée Romaine, interminable chaussée qui offre deux visages, chacun marqué par une époque. Côté Bruxelles, d’immenses ensembles modernistes construits pour l’exposition universelle de 58, le stade de foot et son palais d’exposition, la Cité Modèle, sorte de microcosme urbain de douze tours calqué sur la Cité Radieuse de Le Corbusier; et de l’autre, en bordure de Strombeek jusqu’à Wemmel, des constructions en tout genre, enserrant de glorieux vestiges 1900. Ce soir, nous dînons au pied de l’Eglise de Wemmel, in Hooghuis, où Sonia et Wim nous entraînent en habitués, immersion flamande pour cette première véritable soirée d’été.

Mercredi 2 juillet. Cette fois, ce sont les canards qui me réveillent. Par les fenêtres ouvertes, j’entends leurs nasillements. Chaque lit offert nous offre un petit bout du monde de l’autre, comme ses bruits matinaux qui ponctuent leur réveil. C’est d’autant plus frappant que, chaque soir, nous changeons de lieu d’accueil, empreint de la personnalité de nos hôtes.

Il est déjà temps de partir, la journée sera longue. Nous sommes attendus ce soir à Linkebeek, à l’opposé d’où nous sommes. Une traversée Nord-Sud, d’une trentaine de kilomètres, dentelée et rebondie, puisqu’Anderlecht s’enfle dans la Flandre. Wim nous a promis un parcours champêtre. Brusselse steenweg dans l’autre sens et nous sortons de Wemmel par où nous sommes entrés. Les premiers nuages envahissent le bleu du ciel. Au loin, derrière les grues d’un nouveau quartier résidentiel, j’aperçois la Basilique de Koekelberg. Après dix minutes de marche, nous quittons l’avenue de l’Arbre Ballon pour un parcours à travers bois. Nous sommes sous le charme dès l’entrée. Des hommes et des femmes bêchent, nettoient, aménagent, décorent des petites parcelles de terre en potagers, jardinets avec terrasse, cabanons et nains de jardin. On sent l’activité, l’enthousiasme collectif. Nous nous promettons d’y retourner plus tard, mais pour l’instant, au croisement des sentiers, nous hésitons sur la direction à prendre. Jean-François se renseigne auprès d’un groupe d’hommes à la tâche, munis de bêches et brouettes. Le sentier longe la frontière, à l’orée du bois. À travers les arbres, les champs s’étendent à l’horizon. Je m’appuie sur un bâton pour soulager mon pied, toujours douloureux. J’envie Jean-François, si léger à mes côtés. À Ganshoren, un écriteau annonce que la Commune vient d’acquérir un terrain de 1ha. 38a. 58ca. pour préserver son avenir vert. En arrière-plan, un groupement de tours HLM, immenses, puis plus loin, près de la voie ferrée, resserrés en petits groupes, d’autres ensembles de logements sociaux, plus trapus, plus récents. Soucieux de suivre la frontière, nous prenons le risque d’emprunter un chemin en cul-de-sac, le long du chemin de fer. Effectivement, une maison ferme le chemin. Un chien réveillé nous aboie dessus. On sonne à la porte entrouverte. Après un temps d’attente, un homme en marcel s’amène. Nous lui demandons si nous pouvons traverser, en lui expliquant pourquoi. Il nous montre le sentier qui contourne sa maison. Nous dit que la frontière est là-bas, à la limite du pré, au pied des fourrés. Entre deux clôtures, un chemin. L’homme trace sa route, où qu’il soit, quelle qu’elle soit, il passe. Nous frôlons Zellik et Groot-Bijgaarden sur la chaussée de Gand, avant de replonger dans les quartiers semi-campagnards de Berchem-Sainte-Agathe et de Molenbeek-Saint-Jean. Fringale au ventre, nous nous posons à l’entrée du chemin des Chats. Le ciel s’assombrit et menace. La lumière tourne au nacre d’argent. Une fine pluie met fin à notre intermède. Plus loin, sur les routes pavées, le long des prés clôturés par des fils barbelés, nous sortirons veste et poncho en plastique que Wim a glissé dans mon sac. De l’autre côté de la chaussée de Ninove, une cité-cardin de plus. Avec son nom «Bon-Air», elle se dote de santé. Nous pique-niquons rue de la Fécondité, face au panorama de Dilbeek. Une table de ping-pong en béton semble narguer les jolies maisons en tuiles rouges du village d’en face. Malgré la décrépitude des façades de la cité et ses airs de vieille fille, je suis étonnée par le soin apporté à l’entretien des jardins. Jean-François s’en va chercher de l’eau, nos bouteilles sont vides, à qui demander, les rues sont presque désertes et comment, sans faire peur. On traverse ce sac de rues appelées Enthousiasme, Santé, Hygiène, Salubrité et autre Modestie. Qui a pu choisir des noms pareils? Qui succèdera aussi à cette génération d’occupants?

La bosse d’Anderlecht. C’est la campagne telle que je l’ai connue enfant. C’est vert. C’est isolé. Rustique avec ses fermes et fermettes, une jeune fille avec son chien, discutant avec une vieille dame. Des étendues de verdure ponctuées par les pylônes électriques, un jeune garçon tond la pelouse, contourne celui planté dans son jardin. La traversée des rails nous projette à nouveau dans l’urbanité. Nous demandons notre chemin à un vieux monsieur sur son vélo. Il s’éloigne, change de trottoir, nous crie la direction de l’hôpital d’Erasme, nous prend pour des fous. Il fait lourd, Linkebeek me semble encore loin. Je claudique toujours, désespérée d’y arriver.

La frontière suit des filets d’eau ou des petites vallées sèches. Au bout de la rue du Chant d’Oiseaux, un no man’s land, zone blanche sur la carte, annoncé par une odeur chaude et soudaine. Des poulaillers, une caravane, des enfants qui jouent, deux hommes à moitié nus assis dans leur potager, des bouts de terre squattés et aménagés. Jean-François est séduit. Il veut photographier les deux hommes. Le leur demande. Le plus loquace refuse, une prochaine fois, quand je serai moins à poil. Nous continuons, traversant la chaussée de Mons, sur de petits sentiers peu fréquentés et pour certains impraticables tant ils sont oubliés, à la recherche d’un passage au-dessus du canal de Charleroi. Un homme à l’accent de l’Est nous dessine un Z dans le vide. Tchac-tchac-tchac. On suit ses directives. Le canal apparaît avec ses berges bien droites qui me semblent infinies. Par où passer? On tente le ring, grimpant les pilastres de béton, puis longeant la voie rapide, derrière les barrières de sécurité, les enjambant, puis redescendant sur l’autre berge. La cheminée de la centrale me guide, il faudra encore franchir le sinistre boulevard de l’Humanité jusqu’à la prochaine plaine de sport de Forest. Nous estimons l’heure qu’il nous reste avant d’arriver à notre point de chute. Ensuite, j’ai l’impression d’entrer dans une toile urbaine de petites constructions voilées de grisaille. La plupart du temps nous marchons l’un derrière l’autre sur les étroits trottoirs. La rue des trois Rois démarre en deux points distincts, dont les deux bouts sont reliés en son centre par un sentier inachevé. Nous poursuivons, entraînés par l’envie d’arriver. Rien ne retient véritablement mon attention. Sous la voûte du pont du chemin de fer, une voix de ténor résonne. Derrière nous, au passage de l’homme qui nous suit, nous entendons de nouveau le chant. Nous supputons une performance d’artiste. Peu après, nous comprenons que c’est la voix de l’homme qui marche d’un pas assuré. Dans la rue, il continue de cette belle voix forte. Sourires jusqu’à la rue de l’Eglise de Linkebeek. Heika nous accueille. C’est bon d’être ici entre amis. Dix heures de marche derrière nous. La sueur et l’humidité plaquent nos vêtements; avant tout, une bonne douche, puis raconter, montrer… et déguster.

Jeudi 3 juillet. Troisième matin. Le carillon de l’église a remplacé le nasillement des canards. J’ai entendu le coup de minuit, puis celui de 7h00, entre deux, la nuit noire. Et la pluie. Le sol est détrempé. Jean-François a le visage chiffonné d’une nuit à égrainer les heures et les demi-heures et, cette fois, mon pied est bel et bien gonflé, il devra pourtant tenir encore un peu, il nous reste une dizaine de kilomètres jusqu’à notre point de départ, trois jours plus tôt. Petit-déjeuner vitaminé et léger, je découvre les tartines de beurre et de miel. Pierre part rapidement au bureau et Heika propose de nous accompagner quelque peu. Nous reprenons la route dans un nuage d’humidité que retiennent les arbres, comme baignés de vapeur. Heika nous guide sur les chemins boisés de Linkebeek, et en découvre de nouveaux. À la lisière de Rhode-Saint-Genèse, elle nous quitte. Je regarde sa silhouette menue disparaître sur le chemin de gadoue. Nous suivons routes de pavés et villas cossues nichées dans les bosquets jusqu’à la chaussée de Waterloo et son flot de voitures. Dernier tronçon urbain avant de replonger rapidement dans la forêt de Soignes. La drève des Bonniers nous mènera d’un bon pas et en ligne droite jusqu’à notre point de départ, chaussée de la Hulpe. Le 366 ne passera que dans trois-quarts d’heure. Nous faisons du stop. Quelques voitures plus tard, un gars s’arrête. Il vient de déposer une collègue et retourne à un enterrement. Il peut nous véhiculer jusqu’au pied du parc Solvay. C’est parfait, nous nous débrouillerons après. Il nous interroge sur notre séjour, sacs au dos autour de Bruxelles. Oui, oui, bien sûr, c’est une manière comme une autre de passer ses p’tites vacances.