Un corps disparaît

WORKSHOP // MODULE

Workshop à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (ARBA), de septembre à décembre 2016

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Coordination d’un workshop à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et suivi des travaux des étudiants de 2ème et 3ème supérieur (toutes sections confondues), en collaboration avec Lydia Bollen.

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Les objectifs du module sont d’interroger notre notion de visibilité / invisibilité, et de réaliser une proposition d’apparition-disparition (incluant le passage d’un état à l’autre) de l’entièreté ou d’une partie de son corps : physique, esthétique, virtuel, administratif, politique, …

Partant du fait que, dans la société actuelle, nous vivons un paradoxe : à la fois, nous apparaissons en tant qu’individu dans maints fichiers via (notamment) Internet - notre traçabilité sur le réseau informatique, comprenant tous types de renseignements, de notre identité à nos goûts et envies – et d’un autre côté, nous disparaissons dans la masse, fondu dans la foule, - objet de la consommation, personne lambda de statistiques, travailleur du politique, etc. Mais cette « masse » dans une foule définie n’existe que parce que nous sommes surveillés en permanence et que nos comportements sont recensés et fichés. Les décideurs (économiques et politiques) peuvent ainsi nous « guider » dans nos choix de consommation, mais aussi nous « retrancher » dans les lieux prédéfinis.

La question de la possibilité de notre disparition se pose donc : disparaitre de la foule, pour tenter d’y apparaître. Disparaître est un acte affirmé, contrairement à la simple absence, qui nécessite une connaissance et une définition de soi – que fait-on disparaître ? - et une conscience du pouvoir des images, dont le dépassement et la destruction passent souvent par des actes iconoclastes spectaculaires.

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Déjà, nous utilisons des stratagèmes, pour s’effacer du regard de l’autre ou le détourner, flouter notre apparence physique (face, par exemple, au miroir, le nôtre) ou notre présence virtuelle (échapper à la surveillance, ne pas être vu sur le net) ou au contraire, nous tentons de renforcer notre visibilité. L’invisibilité et la visibilité peuvent utiliser les mêmes canaux, les mêmes médiums : les réseaux sociaux (la construction d’un « profil », vrai ou faux), l’apparence physique (l’habit, ce qui nous vêt, l’accessoire, le maquillage, le tatouage,…), l’administration (carte d’identité, passeport, cartes de fidélité, faux-papiers,…), l’appartenance à des groupes (politiques, sportifs, citoyens, de loisirs, …), etc.

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Illustrations: Installation de Farah Maakel / Impression de Noémie Béchu / Dessin de Diane Sorlet